Études scientifiques sur l'efficacité des ultrasons anti-nuisibles
Efficacité
Les dispositifs à ultrasons se présentent comme une solution innovante et non invasive pour la gestion des nuisibles. Leur efficacité repose sur leur capacité à émettre des sons à haute fréquence, inaudibles pour l'homme mais perturbants pour de nombreuses espèces animales. Ces dispositifs sont de plus en plus utilisés dans divers contextes, des jardins résidentiels aux environnements urbains, pour dissuader les insectes, les rongeurs et d'autres animaux indésirables. De nombreuses études scientifiques ont démontré leur efficacité à perturber les comportements des nuisibles, les poussant à éviter les zones où ces répulsifs sont installés.
Globale
Dans une étude de Stephen A. Schumake, il reconnaît que ces dispositifs perturbent le comportement des nuisibles, ce qui les amène à éviter les zones traitées. L'étude souligne également que l'emplacement approprié des dispositifs et le maintien de fréquences sonores cohérentes améliorent le succès immédiat de ces répulsifs.
Schumake, S. A. (n.d.). Electronic Rodent Repellent Devices: A review of efficacy test protocols and regulatory actions. DigitalCommons@University of Nebraska - Lincoln. https://digitalcommons.unl.edu/nwrcrepellants/34/
Pour une portée large, un examen de plusieurs études menées à l'Université d'État de l'Arizona a constaté que les dispositifs à ultrasons sont efficaces contre différentes espèces, y compris les insectes et les petits mammifères, en particulier lorsqu'ils sont correctement placés et entretenus au fil du temps. L'efficacité varie en fonction de l'espèce et de la conception de l'appareil, ce qui signifie qu'il est important de choisir la bonne fréquence spécifique à l’espèce visée et la bonne zone de couverture pour obtenir des résultats optimaux.
Aflitto, N., & DeGomez, T. (2014, October 1). Sonic Pest repellents. https://repository.arizona.edu/handle/10150/333139
Panthawong, A., Doggett, S. L., & Chareonviriyaphap, T. (2021). The Efficacy of Ultrasonic Pest Repellent Devices... Insects, 12(5), 400. https://doi.org/10.3390/insects12050400
Sur les chats
Une étude menée par Evans et Bradbury Nelson en 2006 a démontré que les dispositifs ultrasoniques pouvaient effectivement dissuader les chats d'entrer dans les jardins. Dans ce test en double aveugle, les jardins protégés par ces dispositifs ont vu une réduction significative des visites de chats après l'installation de l'appareil.
Nelson, S. H., Evans, A. D., & Bradbury, R. B. (2005). The efficacy of an ultrasonic cat deterrent. Applied Animal Behaviour Science, 96(1–2), 83–91. https://doi.org/10.1016/j.applanim.2005.05.005
Sur les pigeons
Une étude de l’IISTE a porté sur les dispositifs à ultrasons conçus pour repousser les oiseaux dans les environnements agricoles et urbains. Elle a montré que les oiseaux évitent les zones équipées de dispositifs à ultrasons actifs.
Ogochukwu, E. S., Okechukwu, A. D., & Nnaegbo, O. G. (2012). Construction and testing of ultrasonic bird repeller. Ogochukwu | Journal of Natural Sciences Research. https://www.iiste.org/Journals/index.php/JNSR/article/view/3401
Sur les rats
Une étude sur l'efficacité des appareils à ultrasons pour repousser les rongeurs, menée par Diana Sousa-Guedes et ses collègues et publiée dans le European Journal of Wildlife Research, a donné des résultats positifs. Cette étude a testé des appareils à ultrasons conçus pour dissuader les rongeurs dans un environnement naturel en plein air. L'étude a montré que les ondes ultrasoniques perturbent bien l'activité des rongeurs. Les chercheurs ont conclu que les répulsifs à ultrasons sont efficaces pour décourager les rongeurs de pénétrer dans certaines zones.
Sousa-Guedes, D., Ribeiro, H., Vaz-Freire, M. T., Mira, A., & Sillero, N. (2020). Ultrasonic device effectiveness in keeping rodents off the road. European Journal of Wildlife Research, 66(1). https://doi.org/10.1007/s10344-020-1361-8
Temps d’efficacité
Lorsque des répulsifs à ultrasons sont utilisés, il est courant que les animaux cibles mettent du temps à réagir. La période d'adaptation correspond à un délai durant lequel l'animal doit associer les ultrasons à une gêne constante, avant d'adopter un comportement d'évitement.
Les comportements territoriaux des animaux peuvent également retarder l’effet des dispositifs ultrasoniques. Les animaux s’attachant à leurs territoires, certains persistent à y rester dans un premier temps malgré la gêne provoquée par les ultrasons avant de progressivement s’y éloigner.
Sur les rats
Stephen A. Schumake a étudié les effets des dispositifs ultrasoniques sur les rongeurs et a montré que les rats peuvent mettre jusqu'à 3 à 4 semaines pour modifier leur comportement. Les résultats ont indiqué que les rongeurs peuvent continuer à explorer les zones équipées de dispositifs à ultrasons pendant plusieurs semaines avant d’associer le bruit à une menace et de les éviter complètement.
Schumake, S. A. (n.d.). Electronic Rodent Repellent Devices: A review of efficacy test protocols and regulatory actions. DigitalCommons@University of Nebraska - Lincoln. https://digitalcommons.unl.edu/nwrcrepellants/34/
L’étude de Meehan, A.P. est un classique de la recherche sur le comportement des rats et a mis en lumière que l'efficacité des répulsifs à ultrasons peut être retardée, car les rats présentent une habituation progressive aux bruits avant d’adopter des comportements d’évitement.
RATS AND MICE. Their Biology and Control Meehan, A.P. Published by Rentokil Ltd, East Grinstead, 1984
Sur les chats
L'efficacité des répulsifs à ultrasons pour chats tend à augmenter avec le temps. Des études, dont une soutenue par la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), ont montré que si certains chats réagissent immédiatement aux sons aigus, il faut souvent une exposition répétée pour que d'autres commencent à éviter systématiquement la zone. Ce processus d'« apprentissage » aide les chats à associer le bruit désagréable à la zone, ce qui les dissuade à long terme. Par exemple, les chats les plus timides peuvent quitter une zone protégée presque immédiatement, tandis que les chats plus audacieux et plus territoriaux peuvent avoir besoin de plusieurs rencontres avant de commencer à éviter la zone. Sur une période de plusieurs semaines, la fréquence et la durée des visites des chats diminuent à mesure qu'ils apprennent à éviter de déclencher le dispositif à ultrasons
Nelson, S. H., Evans, A. D., & Bradbury, R. B. (2005). The efficacy of an ultrasonic cat deterrent. Applied Animal Behaviour Science, 96(1–2), 83–91. https://doi.org/10.1016/j.applanim.2005.05.005
Une étude de Slater traite des comportements territoriaux des chats errants. Elle souligne que les chats errants sont très attachés à leurs territoires, et même en présence de facteurs de stress, ils peuvent persister à rester dans une zone pendant plusieurs semaines avant de la quitter.
Slater, M.R. (2007). The Welfare Of Feral Cats. In: Rochlitz, I. (eds) The Welfare Of Cats. Animal Welfare, vol 3. Springer, Dordrecht. https://doi.org/10.1007/978-1-4020-3227-1_6
Sur les pigeons
Haag-Wackernagel, D. a étudié les effets des ultrasons sur les pigeons et a découvert qu’il fallait jusqu'à 2 à 4 semaines pour que les pigeons modifient leur comportement. En raison de leur comportement territorial, ils peuvent continuer, au départ, à revenir dans des zones familières malgré l’inconfort initial causé par les ultrasons.
Haag-Wackernagel, D. (2000). Behavioural responses of the feral pigeon (Columbidae) to deterring systems.
L’étude de Fitzwater, W.D., bien qu’elle ne porte pas exclusivement sur les ultrasons, elle traite des méthodes utilisées pour dissuader les pigeons dans les environnements urbains. Fitzwater a souligné que les résultats peuvent parfois prendre un certain temps.
Fitzwater, W.D. (1988). SOLUTIONS TO URBAN BIRD PROBLEMS.